Sous Lieutenant BEAURAIN Marcel
Chef de section à la 7éme compagnie

( secteur  de  Neufchatel/Aisne )

(20 mai - 10 juin)

A une course folle, les " bus " de Paris nous emportent. Metz , Pont à Mousson où nous sommes reconnus et où on nous jettent des bottes entières de muguets , St Mihiel , défilent sous nos yeux .Dans un demi sommeil , nous roulons dans la nuit . Reims et la Cathédrale apparaît soudain .Nous traversons le terrain d'aviation de Mourmelon , effroyablement bombardé .Le 18 mai vers 16 heures , nous débarquons , noirs de poussières , à Trigny et nous montons aussitôt vers l'Aisne , après avoir goûté le fameux petit vin blanc de Champagne !!!
Du 18 mai au 4 juin, nous vivons dans un secteur calme .Le 5éme RI relevé dans la nuit du 18, occupait une position entre le canal et l'Aisne. Pour nous faire comprendre pourquoi nous sommes ici, alors que nous pensions tous partir pour la Belgique, on nous explique que Sedan à crever, mais que l'ennemi est pris en doigt de gant entre le Nord et l'Aisne. Installés, nous ne voyons aucune trace de l'ennemi. Chaque nuit, nous traversons la rivière sur une vieille barque, mais nos patrouilles restent sans résultat .Thiriet fait 2 prisonniers d'une façon assez comique .J'ai une petite périssoire genre canoë indien, avec lequel je fait de grandes virées sur le canal, dans l'étang, je pêche de magnifiques truites .Amos m'envoie, chaque jour, poules, oeufs, lard, pigeons etc......

 

Citation  obtenu  sur  le  front  de  Lorraine

 

Le 2 juin, notre front s'élargit .On se desserre comme pour mieux laisser s'infiltrer l'ennemi .Le III/151 est mis en réserve et relevée par le II/151. La 7éme relève la 9éme compagnie et se charge de défendre la petite ville de Neufchâtel /Aisne. Les Allemands sont sur la Somme. Bon nombre de mes soldats sont sans nouvelles des leurs.

Dans la nuit du 4 au 5 juin 1940, la 7éme compagnie du II/151 venant de Pontgivart, où elle a cantonné 2 jours, relève la 9éme compagnie. C'est là qu'elle va vivre ses derniers jours de guerre et disparaître peut être pour toujours après une résistance magnifique, devant un ennemi dix fois supérieur en nombre, doté d'un matériel de guerre considérable.
 

C'est un gros village de l'Aisne, au confins du département , à sa limite avec les Ardennes .Reconstruit après la grande guerre dont il a beaucoup souffert , les habitations , l'église , les monuments publics sont neufs .L'ensemble serait coquet et propre si l'artillerie et l'aviation n'avaient déjà fait leurs oeuvres.
Quelques maisons sont éventrées, l'église est en partie démolie, le pont sur l'Aisne a sauté, mais la destruction a été mal faite et le passage reste possible pour un homme à pied. Le village s'étend en longueur jusqu'au canal dont le pont est miné. La partie au nord de l'Aisne est du domaine de l'ennemi .La rivière en somme constitue la limite.
Si extérieurement, la localité a encore quelques allures, l'intérieur des maisons donne une petite idée de la mentalité du soldat français

La , comme partout où nous sommes passés , le désordre est complet : le pillage a été de règle .Cependant , en cherchant bien , nous trouvons encore quelques denrées périssables : sucre , café , pâtes .Hélas , nous en profitons bien peu .Quelques rares volailles étiques courent encore , il faut des ruses de sioux pour s'en emparer .Les fraises , à peine mûres , nous font cependant un excellent dessert. Eugène a même découvert un seau de miel et de biscuits anglais que nous n'aurons pas le loisir de manger. Nous sommes bien loin des menus de ma petite Reine
Il fait un temps magnifique. J'ai mis le baudrier sur la chemise et c'est une joie pour moi d'aller visiter le Capitaine et mes groupes dans leurs trous .Dommage que ma petite périssoire soit restée à Menneville .


Après son avance foudroyante en Belgique et dans le Nord de la France, l'ennemi essoufflé, s'est arrêté sur une position jalonnée par Sedan, le canal des Ardennes, Rethel, l'Aisne, l'Aillette. La 42ème DI venue de Lorraine (Vany où j'ai pu revoir une dernière fois Servigny, ma petite reine et Alain, trop peu de temps hélas) par les autobus de Paris, rapidement réquisitionnés, est engagé sur l'Aisne, entre Berry au Bac, de célébre mémoire et la région à l'ouest d'Asfeld. La 7ème compagnie a occupé le sous quartier de Menneville et postée le 4 juin sur Neufchâtel .La relève s'effectue dans des conditions normales .La 9éme compagnie (Lt Pouplier) est très fatiguée, son moral atteint par une affaire malheureuse à Condé sur Suippes. La 7éme compagnie est renforcée par une section de mitrailleuse de Lefèvre et les 81 m/m de Cazés.
Ma section, sur le canal, constitue une réserve mobile en vue de contre attaque éventuelles. Elle est utilisée également pour faire les patrouilles et transporter du matériel. Le Groupe de Combat Bernard est sur le canal, trop loin à mon gré .J'y détache Picard dont je ne suis pas très content alors. Spriet rentre bientôt avec Saint, du dépôt où ils ont étés dirigés à leur retour de permission. Ce groupe arrivera quand même en retard, lors de l'attaque avec 3 hommes en moins. Le Groupe de Combat Simon est immédiatement à droite du pont du canal, Faye est derrière moi, sur la main courante qui guide les hommes hors de la dangereuse route.
Mon PC est un abri adossé au talus de la route dans le sous bois, construit avec des rails et des plaques de béton, il est assez résistant. Laigner et mon fidèle Eugène m'y tiennent compagnie. Comme partout ailleurs, on s'y arrange pour vivre le moins mal possible .Le Capitaine, la roulante et même Lacoeuil qui m'envoie quelques restes de la popote du bataillon, donnent le ravitaillement. Les sapeurs du génie ont une vache, me donnant un litre du lait chaque soir, et Eugène au réveil nous fait une bonne tasse de chocolat .Nous levons tard, car mes nuits sont brèves ....Je fait presque chaque nuit 2 à 3 heures de patrouilles. Eugène et Pierre vont au ravitaillement à 23 h et portent les plis 2 où 3 fois par nuit .Mes hommes sont presque tous employés à la construction du P C de commandement jusque tard dans la nuit .Ce qui explique l'assez grande fatigue de mes hommes

 

Le moral : La 7ème compagnie vient de passer dans le sous quartier de Menneville (3km de Neufchâtel) une douzaine de jours. Dans ce coin, elle a pris un net ascendant sur l'ennemi, après un début assez difficile (Sergent Offroy tué). 4 fois j'ai traversé l'Aisne avec ma périssoire à la merci d'une balle ennemie d'un tireur pouvant facilement se dissimuler dans les buissons épais de l'autre rive. Les 4 fois, j'ai réussi à tendre la corde qui sert de guide- barque pour nos patrouilles de nuit .L'état physique est bon, le courrier arrive bien et pour toutes ces raisons, le moral est élevé, comme il l'a toujours été d'ailleurs depuis le début de la guerre.
 

Le   village  de  Neufchatel / Aisne  ,  vue  du  secteur  entre  l'Aisne  et  le  canal

 

 


Ma vie : je me lève à 8 h, car la nuit a été coupé par la patrouille .Dehors, les oiseaux chantent, Eugène a préparé un chocolat chaud .Le secteur est si calme que je n'hésite pas à installer ma table de l'autre coté de la route, prés de mes FM en DCA.
J'évite un peu les piqûres de moustiques qui ont fait du dos de nos mains une vraie croûte sanguinolente .C'est là que je prends mes repas avec mes 2 as. C'est là aussi que chaque soir vers 18h, écrivant à ma petite femme bien-aimée, je me retrouve par la pensée à Servigny dans la grande famille, avec ma Mia et mon Alain bien aimés. Le matin, je visite mes groupes, vais présenter mes respects au Capitaine, dire un bonjour à Jeanjean, Odile et Lefévre en préparant l'itinéraire de mes patrouilles. Souvent aussi , je vais jusqu'au PC du bataillon où travaillent mes hommes .Favret m'y accueille avec beaucoup d'amitié et a toujours un verre de vin pour trinquer .Avec Cazes , je m'amuse aussi à régler des tirs de 81mm , du haut de l'auberge de la marine , sur la falaise en face
En somme, l'ennemi, trés calme, semble vouloir ne rien faire .Comme je l'écrirai à ma femme, ce sera bientôt la relève et le repos, et ne serait ce les mauvaises nouvelles qui nous arrivent de la bataille de la Somme, nous serions disposés à croire que l'ennemi est stoppé et que bientôt il sera chassé du sol de France.

Le Dimanche 9 juin , vers 5h du matin , nous dormons profondément tous trois lorsque tout à coup un bruit infernal nous fait surgir de notre paille .Un véritable déluge de fer et de feu s'abat sur le canal et ses environs .Des colonnes de fumées s'élèvent de toutes parts dans le jour naissant .Dans mon PC , je ne crains que les coups malheureux puisque je suis à contre pente : " branle bas général , tous le monde en tenue et aux postes de combat " , car je présume que ce bombardement explosif et fumigène , ( il fait noir comme dans un four et on est suffoqué ) ,précède l'attaque . J'ai peu de temps pour réfléchir à tout cela, car l'ordre oral m'arrive du Capitaine de me porter à son PC avec ma section .Laignier va prévenir Spriet, pendant que j'alerte Simon et Faye .Je fais activer les préparatifs car sans aucun renseignement, je crains que à un point où l'autre, on ait besoin de moi. Je pars en vareuse, mon pistolet à la main .Si j'avais su ce qui m'attendait, j'aurais laissé plus de temps à mes hommes pour prendre leurs matériels et le ravitaillement.
Le passage du canal est délicat. Il reste une seule barque qui prend l'eau pour nous traverser, tous les 28.

De plus le tir d'artillerie est centré sur le pont du canal .De toutes parts, les obus éclatent. Le PC du Commandant que j'aperçois du haut des rives est couvert d'une épaisse fumée. Au fur et à mesure que mes hommes traversent, je les installe en ligne sur les bords du canal .La position est intenable sans trou .Je m'enfonce dans le petit bois à gauche, m'éloignant de la Route Nationale constamment bombardé. Chadeyras et Nerdeux sont avec moi en tête. Au fur et à mesure que mes hommes arrivent , je m'avance vers les écuries de la grande ferme .C'est un point de passage forcé et j'y regrouperai plus mes hommes .Tout se déroule comme je l'avais prévu .Il ne manque que le Groupe de Combat Bernard .Comme je le sais avec Picard , je pars et j'arrive facilement au PC où je trouve le Capitaine .L'ennemi a débordé par la gauche par suite de la défection du 94éme RI , dont le groupe de liaison avec nous s'est replié .Emery tient le coup avec son groupe . Jeanjean est sérieusement au contact mais l'ennemi n'a pas trouvé de trous sur le front de la compagnie. J'installe ma section en triangle , Simon à gauche du PC , Faye à droite et Picard sur les bords du ruisseau en arrière .Celui- ci est arrivé une demi-heure après nous avec 3 manquants dont je n'aurait plus jamais de nouvelles : Barré , Aubry , et Lefèvre Marcel. Moi-même et mon groupe de commandement, je monte au sommet du monticule qui recouvre le PC de la compagnie. Le PC, ancien abri de commandement de la Royal Air Force est formidable .On y pénètre par deux entrées en sape, consolidée par des sacs de terre .Les deux couloirs sont bordés de couchettes et rejoignent le bureau du Capitaine .Le tout s'enfonce à 7-8 mètres sous terre.
Vers 7 h, Jeanjean sent que sa gauche fléchit .Emery est amené blessé aux deux mains. Le Capitaine m'ordonne alors d'aller mettre un de mes groupes dans cette petite île.J'y vais moi même.A la fin de l'après midi, ce groupe et celui de Morel seront complètement décimés .Je reverrai Jacubowski et Chauveau dont l'un a traîné son FM et l'autre le Caporal Maurice Bernard grièvement blessé au ventre.

Henri Spriet est tué, Raymond Lefèvre aussi. Ainsi les Allemands ont débordés Neufchâtel par la droite et par la gauche, se heurtant de front à une vive résistance. Férrieres nous apprendra que, restées seules, les 5ème et 6ème compagnies qui s'étaient provisoirement repliées derrière le canal pour permettre le bombardement de l'Usine d'Evergnicourt ont été enfoncées.
La bataille est engagée à fond et pendant 27 h, sans manger, nous allons tenir, suivant les ordres du Général Touchon .Le Groupe de Combat Simon se met en batterie, face à l'Est, dans une maison prés du petit château oriental .C'est là qu'il descendra 2 allemands et que Picard ramènera leurs mitrailleuses légères. Vers le soir, nous voyons le Lieutenant Lansade, arrivant blessé d'une balle dans la cuisse et une dans le ventre, amené sur la place de Neufchâtel par un Allemand qui le laisse là .De Waeg lui fait un pansement sommaire et il va resté avec nous, jusque la dernière minute, souffrant en silence, héroïquement
Le Groupe de Combat Faye sera plus malmené. Je l'avais poussé sur les avants postes, entre Jeanjean et Tessier .Du haut de la grande falaise, les Allemands nous tirent comme des lapins .Les tranchées sont heureusement étroites et profondes .Je passe lui dire et je fais un carton à coté de Wolstyniack qui tombe quelques secondes plus tard d'une balle dans le bras. 50 cm à gauche , j'y passais ! .

 

photographie  prise  du  haut de " la  grande  falaise  "
Au  centre  ,  le  pont  sur  l'Aisne .On  imagine  bien  la  superiorité   ennemi  positionné  à cet endroit




Vers 15 h , les 155 français se mettent à tirer .Croyant sans doute qu'il n'y a plus personne sur l'Aisne , l'artillerie française déclenche un tir de barrage .Malgré nos fusées demandant l'allongement du tir , les obus tombent sur nous .
 

       

Le  soldat Marcel THERIN, à  gauche  ,  et  le  soldat  Raymond  LEFEVE ,  à droite   de la 7éme  Cie 
tué  au  combat  le  09 juin

 

Nerdeux, Thérin sont écrasés sous mes yeux, Godart que j'avais envoyé en liaison, revient, la moitié de la figure emportée, sa mission remplie .Hamon s'offre comme volontaire pour essayer de joindre le PC du commandant dont nous sommes sans nouvelles depuis 8h .Nous le reverrons à Hirson, dans une colonne de prisonniers.
20h : de l'ennemi, nous ne savons rien .Le contact est serré sur l'avant, mais nous barrons toujours la route de Reims. La fusillade crépite loin derrière nous .Nous sommes encerclés et sans plus d'espoir .Je m'assoupis un peu et entends dans mon demi- sommeil Ferrières qui vient se mettre sous le commandement du Capitaine Lapeyre .
21h : le Capitaine décide de former le carré pour la nuit. Lefèvre reste sur l'Aisne, dans sa position, Ferriére se met face à Evergnicourt, Jeanjean lui tourne le dos et moi même je defend les arrières face au canal.
J'installe mes hommes dans la cave ou ils découvrent une bouteille de vin .Ce sera la dernière gorgée de vin de France .Je veux que mes hommes dorment , sauf 3 guetteurs au FM .En cas d'alerte , l'énervement les mettraient vite en place .C'est pourquoi je permets qu'ils s'installent le mieux possible .La nuit sera calme et actuellement je n'est aucun regrets d'avoir pris ces dispositions .Lefévre a eu un dur combat et se rendra brusquement le matin , entraînant Odile et Férriere avec lui , sans que nous comprenions pourquoi .

 

Médecin Lieutenant  Georges   HORNUS ,  medecin  du  2éme  bataillon

 


Le 10 juin, à 7 h du matin, nous faisons un conseil de guerre avec le Capitaine. Notre situation est peu banale .Une seule chance nous reste .Si le cordon de troupes ennemies derrière nous est peu épais , nous pourrons peut être le traverser , en y laissant des notres , sur, nous ne nous faisons pas d'illusions .Nous prenons donc la direction du sud .L'armement et les munitions sont maigres .Mes 3 FM seuls avec 5 boites chargeurs remplies avec les munitions individuelles .Jeanjean , voyant la rédition des autres a fait jeter ses armes et il avait fallu l'ordre formel du Capitaine pour qu'il resta avec nous !
Le soleil, déja très chaud darde ses rayons sur cette terre meurtrie, mais redevenue calme et pleine du chant des oiseaux .Au loin, la fusillade crépite, le canon gronde. Colonne par un, nous refaisons par la main courante le chemin que je connais si bien. Les maisons sont démolies, la route barrée d'entonnoirs, la destruction du pont a fait de l'Auberge de la Marine une véritable passoire .Aucun allemand en vue. Lentement , nous franchissons le canal sur le pont sauté dont le tablier affleure l'eau Partout le sol est couvert d'équipements et de cartouchières .Harassés , l'oeil terne nous avançons toujours . Mon PC est intact .Je n'ai pas seulement l'idée d'y prendre mes affaires qui sont toujours là, mon sac de couchage sur la paille .A la sortie du bois, un spectacle étrange s'offre à nos yeux .La ferme de la Bonne Volonté où j'ai fureté tant de fois est devenue un poste de secours allemand .Les blessés y gisent en grand nombre amenés par des sides cars remplies d'oreillers. Nous évitons tous ces gens affairés et filons vers le bois où la fusillade semble crépiter plus proche .Lentement, j'ai pris la tête avec mon Laignier. Des coups de feu claquent de toutes parts, les avions nous survolent à basse altitude, il faut faire front de toutes parts à la fois, ramper dans la boue molle sous les roseaux, traverser rapidement les clairières et les sentiers qui peuvent être pris d'enfilade par des armes automatiques .Nous allons au hasard, peut être à bras tendus dans la souricière .C'est la "Retourne ", petit ruisseau descendant de Reims vers l'Aisne, qui nous arrête. Pendant une heure le Capitaine s'en va .Il tâtonne, il cherche le petit couloir dans les troupes allemandes où nous pourrions nous glisser .Peines perdues! De toutes parts émergent des casques verts, camouflés dans les blés .Il est 11h 30, Lansade souffre le martyr .Que faire ? Attaquer ? Les hommes sont si faibles, il reste peu de munitions et mes 3 FM seuls, et pourquoi organiser une boucherie que l'on sent inutile ?

 

La décision est prise ...... La " retourne " reçoit les culasses .Picard s'avance.

La 7ème compagnie a fini d'exister !!!!
 


Aprés  les combats  , le pont sur  le  canal  à  la sortie de Neufchatel  en  direction de Reims
Le  poste de commandement  du Sous Lieutenant Marcel  Beaurain  se trouvait  sur  la  droite  de la  photographie 
On  imagine bien  l'apreté  des combats  ainsi  que  la dureté des  bombardements