La dernière lettre
-Soldat Robert PAPION -6éme Compagnie –

 



Robert Papion est originaire du Loiret .Il est né le 7 mars 1916 dans le 11éme arrondissement de Paris . Domicilié au faubourg de la croix blanche à Patay , il réalise son service militaire en 1936 ou il fut affecté au bout de 6 mois à la C.H.R


Robert  Papion ,  3éme debout en  partant de  la  gauche




A la déclaration de guerre il fut engagé à la 6ème compagnie. Il fut de toutes les batailles .

Les mois de septembre et octobre 1939 seront marqués par l’intrusion du 2éme bataillon  en Allemagne début septembre et pour la  6éme compagnie  par  la perte du Sous Lieutenant BOURLES , chef de section , de son adjoint le Sergent Chef COUTY et du soldat FAUVET qui les accompagnait lors de la reconnaissance d’un champ de mine ennemi début octobre


 


Fin novembre, le 2éme bataillon dont fait partie la 6ème compagnie se déplace vers Ebersviller. La fin du mois de décembre sera alimenté par l’organisation d’embuscade tendue à l’ennemie et d’accrochage .Il fait un froid intense dans ce secteur

Le régiment est mis au repos pendant 3 mois dans le secteur de Pont à Mousson en arrière du front
Mi avril, tous les hommes repartent pour le secteur de Boulay. Le temps passe entre travaux aux camps de Boulay et de mise en position face à l’ennemi devant celui ci

Le 20 avril , le Colonel KUHNMUNCH , commandant le régiment depuis la mobilisation , quitte celui ci .Il sera remplacé vers le 24 avril par le Lieutenant Colonel DAVAL
Par la suite , tout s’accélère .Alors survient les combats de Bouzonville et le transfert entre le 19 et le 20 mai au nord de Reims , dans le secteur d’Auménancourt – Brienne sur Aisne

Le 9 juin , quelques heures avant l’attaque allemande , la division demande au colonel de faire replier la compagnie se trouvant face à la papeterie d’Evergnicourt afin de pouvoir ce matin la effectuer un bombardement sur ce bâtiment
Le colonel exécute l’ordre  donné par la division  en demandant à deux sections de la 6éme compagnie de se replier  pour  pouvoir  executer  un  tir  de  barrage  sur  la  papéterie  d'Evergnicourt 

L’ordre est réalisé .Cependant , c’est alors que le bombardement allemand se déclenche puis suit l’assaut des fantassins .Malheureusement , l’espace laissé vide ne sera jamais comblé et l’ennemi y prendra rapidement position dés le début de l’attaque

Robert , quant à lui à son poste de combat subira le bombardement de plein fouet .Son abri sera frappé par un obus ou il se trouvé avec deux de ses camarades .Les brancardiers venant à leurs secours ne pourront plus rien

La veille, Robert écrivit sa dernière lettre
Il y parle de ses conditions de vie ainsi que d’une messe que donnera le lendemain , dimanche 9 juin , son chef de section l’Aspirant Idiart .Il tombera quand à lui le long du canal de l’Aisne entre le Pont Colette et l’ancienne écluse





  " Mon vieux Jacques

Vola bientôt quinze jours que j’ai
reçu ta lettre et je ne fait que
de répondre aujourd'hui , enfin
tu m’excusera de ne pas t'avoir
répondu plus tôt

Tu me dit que depuis ma
première pas mal
de chose sont passé en effet ,
la grande bagarre est bien arrivé ,
et je t’assure que sa …………………………
…………………………………………………………
…………………………………
section , enfin il ne faut pas trop se plaindre
nous , il y en a qui doivent en voir des vertes
et des pas murs , surtout du coté de Laon ,
car une attaque a été déclenché il y a deux jours
.Il parait qu’il n a pas pu passer à part quelques
chars mais ils auront été …….au passage ,
d’ailleurs il ne va tout de même pas avancer partout
Hitler croit au pire...............







de Reims , nous sommes dans une
foret bien à l ombre .Le secteur
est assez calme pour le moment
mais faut pas faire son malin
au dessus des trous car ils font
vite de t’envoyer un cachet
d’aspirine et malheureusement sa porte
car nous venons d’en perdre deux hier ,
il y a 8 jours , nous étions sur
une île ça allait tous seul 
…………………………………………
maison que nous avons quitté
la fameuse Lorraine Tu sais je
ne la regrette pas mais en tout
cas ca a fait vite et je ne pensais
pas trouver les boches si avancé
que sa chez nous .Je croyais bien
monté à la frontière belge et me
lançais dans la bagarre , la pour
le moment , nous sommes sur le
bord de l’Aisne à 25 km










Nono , faut pas qui compte avancer
comme ca tous les jours , d’ailleurs
il avait dit qu’il serait pour le 15 juin
à Paris et que le premier juillet il
signerai l’armistice .Faudrait peut
être qu’il se dépêche car nous sommes
le 9 , encore 6 jours et sa devient
bon pour lui , mais je ne pense pas
qu’il réussira , je crois bien qu’il va
recevoir une troupe ………

Si on pouvait arriver à tuer tous
cette race jusqu’au dernier ,
ca serait du bon travail
Demain c’est dimanche .
Encore un sombre dimanche
que nous allons passé , malgré
qu’il fait beau , je crois que
notre chef de section va nous
faire la messe en plein air , ca
il en parlait.Tu va peut être trouver
ça drôle en disant chef de section ?
Oui c’est un nouveau, il est arrivé il y 8 jours








à la compagnie et comme on en n'avais
pas il est venu avec nous .C'est un prêtre ,
tu sais un chic type , il est aspirant .
Il m’a demandé que le prochain congé ,
si je voulais bien lui passer ( à la page ) ,
alors faudra pas que t oublie de me
l’envoyer le prochain coup
Avez vous des nouvelles des copains ?
car chez nous ils m’ont dit qui y avait
10 familles sans nouvelles et moi j’en ai
pas non plus , ca va faire 6 jours aujourd'hui
.J’espère en recevoir une ce soir .
L’autre jour , j’ai été 17 jours sans nouvelles
de chez nous , je crois bien que c’est parti
pour .Encore une fois demain je vais écrire
une lettre à ce vieux Paillet pour voir ce qu’il me dit .
Plus grand chose à te dire pour aujourd'hui
bien le bonjour chez toi et au copains du pationage
;Tu leur dira que moral est assez bon pour le moment
.Je te quitte te serrant une cordiale poignée de main et à bientôt"







Le corps de Robert fut découvert puis ensuite inhumé le 3 mai 1941 dans le petit cimetière de Brienne


Sans nouvelles depuis le 8 juin , ses parents engageront des recherches et écriront de nombreux courriers au différents services s’occupant de retrouver les soldats prisonniers , blessés ou tués au combat et ce n’est que le 3 septembre 1941 que la triste nouvelle leur parvint