Alphonse Lagarde, 
Aumonier  du  régiment 
 

Alphonse Lagarde est né le 17 juillet 1896  à Varize, petite  commune  de Moselle. Il commencera sa carrière sacerdotale à Notre Dame de Metz avant de devenir professeur de philosophie au grand séminaire de cette même ville .
L’aumônerie militaire en 1935 n’a pas de statut officiel et seulement trois prêtres assurent partiellement et officieusement le service de la garnison de Metz
L’abbé Lagarde a la charge des séminaristes-soldats .Il deviendra à cette période un grand ami du Colonel Jean DE LATTRE DE TASSIGNY , commandant alors le régiment
 


La maison  natale de l'abbé
 

Alphonse LAGARDE est de petite taille , le teint un peu rouge .On le dit un peu gauche mais , avec l’audace des cœurs simples, il est doté d’un esprit curieux et aventureux.
En 1936 , il décida de faire un voyage qui apportera bien des controverses lors de son retour .Parti pour l’Espagne suite à l’invitation d’un ministre du gouvernement révolutionnaire ,il célébrera sa messe chaque jour dans une chapelle dans un camp retranché de Madrid .Cela lui apportera à son retour quelques soucis avec son évêque. C’est en janvier 1940 qu’il devient officiellement aumônier du régiment

Le 9 juin, au environ de 3h30, l’artillerie allemande se déchaîne sur les positions françaises, marquant ainsi le début de l’offensive. Alphonse LAGARDE est avec le Colonel Alfred DAVAL,commandant le régiment depuis avril. Ils sont au poste de commandement régimentaire installé à Auménancourt le Petit .
« Je me trouve avec le Colonel du 151eme RI à Auménancourt le Petit quand l’attaque allemande commença sur l’Aisne le 9 juin vers 3h30 du matin .Pendant les premières heures , les obus allemands n’atteignent pas le village , mais ils tombaient dans la forêt sur les bords de la Suippe. »

Alors que l'assaut ennemi vient de débuter , Alphonse Lagarde part une première fois pour Auménancourt le Grand , village qu'occupe la 10ème compagnie

"Vers 7 heures, je me dirigeais vers Auménancourt le Grand. Je rencontre quelques blessés dans la foret .De chaque coté de la route , quelques morts et quelques grands blessés auxquels j’administre les sacrements ; parmi eux un prêtre soldat de Versailles ,Jean DIMEY .Pour arriver à Auménancourt le Grand je dois traverser un épais nuage de poudre .Les Allemands doivent viser l’artillerie dans la foret
A l’entrée d’Auménancourt le Grand , dans une maison à gauche , je trouve quelques soldats du 3éme bataillon .Je me rends au poste de commandement de l’Artillerie ou je m’occupe de quelques blessés qu’on a transporté dans l’abri de la maison. Puis je continue à traverser le village absolument désert .Je n’arrive pas à trouver d’autres soldats .Ils doivent être dans les abris , je retourne donc à Auménancourt le Petit
En arrivant au pont de la Suippe , je vois qu’un obus est tombé à quelques mètres du pont Un sergent qui était allé chercher Jean DIMEY est atteint .Tous deux gisent à coté du pont .Dimey parait mort.
A Auménancourt le Petit, je me rends au poste de secours organisé par un médecin du 61eme RA .Le poste de secours du régiment est à Bourgogne Des blessés arrivent continuellement ; on les évacue le plus rapidement possible .On manque de brancardiers .Notre poste de secours est peut être trop éloigné. Vers 8h30 , j'ai pu voir notre Colonel qui se tenait avec son état major dans la cave du Poste de Commandement .On m'avertit de ne pas parler des blessés ou des morts .Le Colonel veut concentrer toute son attention sur le développement des combats en cours .Il parait calme , mais un peu soucieux. J'entends dire que les allemands ont franchit l'Aisne mais que nous tenons toujours le canal .Le Colonel sans dire un mot , me serre la main et je quitte le poste de commandement "

L'abbé Lagarde , s'occupant en priorité de la douleur des hommes du régiment rejoint à nouveau le poste de secours du 61eme Régiment d'Artillerie.Il ne va pas tarder à se rendre au bois des Grands Usages.....

"Je retourne au Poste de secours .La , j'apprends qu'il y a des blessés et des morts au bois des grands usages .Je m'y rends immédiatement .Après avoir passé la Suippe , je rencontre plusieurs sections du 3éme bataillon qui se dirigent vers le bois des Grands Usages .Ces hommes ont l'ordre de passer par le bois des grands usages pour aller au bois située en face ( bois de la grande fortune ) qu'ils doivent nettoyer des parachutistes .Je monte avec ces sections - il est peut être neuf heures .Les avions qui avaient lancées des torpilles au moment ou nous quittions Auménancourt le Petit continuent à nous survoler sans nous inquiéter .
En pénétrant dans le bois des grands usages , nous voyons sur notre gauche , quelques pièces d'artillerie .La foret est continuellement arrosé par un tir de mortier , les avions lancent des torpilles .Dans le bois des Grands usages , trois points d'appuis avec les Lieutenants THIRIET , LANGLOIS,CARRIERE .Nous voyons en passant le Lieutenant LANGLOIS , et nous nous dirigeons vers le poste de commandement du Lieutenant THIRIET .Les sections venant d'Auménancourt le Petit continuent leurs marche . Une heure ou deux plus tard elle reviennent .Elles n'ont pas pu pénétrer dans le bois en face .Les allemands l'occupaient déjà et les ont mitraillés dés qu'elles ont voulu s' approcher de la lisière .Un tué , plusieurs blessés. Les sections doivent rebroussés chemin et elles se mettent à la disposition du lieutenant THIRIET qui les utilisent pour renforcer les points d'appui"
 

L'organisation de la défense du bois des Grands Usages.

1 : poste de commandement du Lieutenant REVERSAT avec 1 canon de 47 mm, 2 : point d'appui du Lieutenant LANGLOIS, puis de l'Aspirant Charles BARBIER-BOUVET. Ce sera le dernier point de défense du bois, 3:point d'appui du Lieutenant CARRIERE .C'est à cet endroit que l'Aspirant BOVERAT , venant de Brienne , pénètre dans le bois, 4:groupe HACAINE avec un canon de 47 mm, 5: poste de commandement du Lieutenant THIRIET, commandant la 11éme compagnie, 6: Lieu ou se trouvait la maison forestière , seul point ou il y a une possibilité de se ravitailler en eau
7:groupe du caporal Jean BLANCHARD, à partir du 9 juin dans la matinée. Cette position sera tenu jusqu'au moment de sa blessure et celle de son camarade Henri TRASSART, 8: ferme de l'Utilité occupé par un groupe du Lieutenant CARRIERRE
 

 

Pendant ce temps , l'abbé Lagarde se dirige vers le point d’appui du Lieutenant Langlois qui vient d’être blessé .Il y restera jusqu'à la fin des combats au soir du 10 juin ou il y sera fait prisonnier


"Auparavant ,nous avons appris que le Lieutenant LANGLOIS était blessé .Le Lieutenant THIRIET avait immédiatement désigné le sergent chef MARIDET pour le remplacer .J'accompagne le sergent chef . Bientôt arrive l'Aspirant Charles BARBIER -BOUVET , avec sa section qui n'a pas pu avancer et il prend le commandement du point d'appui . Le jour même ( 9 juin ) ou le lendemain , le sergent Chef MARIDET qui s'était montré très courageux est atteint par un éclat d'obus .Il succombe immédiatement .Quelques autres blessés ou tués. Pendant l'après midi et la soirée, des brancardiers conduits par le prêtre soldat de Lespinois , aumônier auxiliaire du 3eme bataillon , qui là encore , se fait remarquer par son dévouement et sa bravoure , viennent de Pontgivart pour transporter les soldats. Pendant toute la journée du 9 juin , nous avions pu garder la liaison avec le lieutenant THIRIET , malgré les infiltrations ennemis , mais impossible de reprendre la liaison avec le Lieutenant CARRIERE ( positionné à la ferme de l’utilité) .Dans la nuit , nous devions apprendre qu'il avait été fait prisonnier avec son groupe dans l'après-midi de la même journée ( 9 juin ).Pendant la soirée , le Colonel nous fait savoir que le bois des grands usages devient première ligne ( Merlet , Bertricourt , bois des grands usages ) .Une contre attaque avec chars va nous dégager .Il nous faut tenir sur place .Vers le soir , l'ennemi sort de la foret en face .Il commence une attaque mais vers le déclin du jour , il doit se retirer"
L'abbé Lagarde vient de passer la nuit au milieu des hommes du point d'appui de l'Aspirant Barbier Bouvet .

Le jour va bientôt se lever….

"Après une nuit relativement calme commence une journée d'attente , d'incertitude et de résistance , qui devait mettre en valeur les qualités de notre chef et de ses hommes .Dés le matin nous essayons par deux fois de reprendre la liaison avec le Lieutenant THIRIET .Les hommes qui ont été envoyé ne revienne plus .Parmi ces hommes , il y avait un sergent qui était toujours volontaire pour les liaisons les plus difficiles. Nous avons l'impression d'avoir l'ennemi dans le dos .Que devons nous faire ?Devons nous chercher à décrocher ?La question se pose , elle est posée .Dans les premières heures de la journée , nous aurions pu essayer avec une certaine chance de succès .Les allemands n 'ont du arriver sur la Suippe du coté de Pontgivart que vers 8 ou 9 heures du matin » .

Résister est le seul mot d'ordre .L’abbé Lagarde est impressionné par le chef du point d’appui où il se trouve ……

« L'Aspirant BARBIER BOUVET qui devait se révéler un véritable chef par son sens du devoir ,par la netteté de ses décisions , par sa bonne humeur constante , par son dévouement pour ses hommes , par son talent à encourager son groupe , prend le billet que le Colonel lui a envoyer la veille , et il le lit à haute voix: " Tenir sur place" .C'est clair et c'est simple .Il n'y a qu'a obéir
Pendant la journée , on devra subir trois attaques de l'ennemi qui toujours est contraint de se retirer .Depuis la veille , on manque de nourriture et surtout de boisson .Le Sergent PECOUT se déclare prêt à aller à la maison du garde forestier pour chercher de l'eau .Il tombe sur plusieurs allemands .Ils ne peut atteindre la maison , il se dirige vers le point d'appui tenu la veille par le Lieutenant THIRIET .Il ne trouve plus personne .Plus tard en captivité , nous avons appris par un lieutenant d'Artillerie rattaché à son point d'appui , que le Lieutenant THIRIET avait du se replier dans la nuit sur le poste de commandement préparé pour le Colonel du régiment dans le bois des Grands Usages , et que le matin il avait réussi à décrocher , alors qu’ il était presque complètement encerclé .Ses ordres n'ont pas pu parvenir jusqu'a nous .Le sergent PECOULT revient avec un peu d'eau qu'il a trouver au premier poste de commandement du Lieutenant THIRIET »

L’abbé LAGARDE est depuis maintenant 24 heures environ sur ce point d’appui .Il y voit des hommes courageux mais qui se rendent compte que la puissance du nombre aura bientôt raison de leur petit groupe d’hommes positionné en pointe du dispositif. Cependant , ils sont tous bien décidés à garder ce petit bout de terre et de barrer la route à l'ennemi ....
« Pendant l'après midi , nous voyons passer au loin les chars qui se dirigent vers Pontgivart .Le bois doit être en grande partie occupé par les allemands qui sont venus par les cotés .Nous voyons d'ailleurs apparaitre deux soldats allemands à 100 mètres de notre point d'appui .Nous arrivons à faire deux prisonniers après les avoir blessés. L'un est mort une heure plus tard .Vers 17 h , de nouveau , nous voyons apparaitre à la lisière du bois en face , des masses compact qui semblent vouloir tenter une dernière attaque contre nous , afin de dégagé complètement le bois des Grands Usages .Nous faisons l'inventaire de nos munitions , il faudra les ménager .Notre Aspirant donne des ordres très sévères : défense absolue de tirer avant que l'ennemi ne soit à 200 mètres , chaque coup doit porter .Notre chef va d'un groupe à l'autre , donnant des ordres très précis , soutenant le courage des hommes .Puisque nous n'avons pas le droit de tirer en voyant l'ennemi qui s'approche lentement , nous avions tout le temps pour réfléchir et certains réfléchissent tout haut .Ce sera la mort puisque le chef , qui n'a pas voulu chercher à décrocher , déclare à présent qu'il ne saurait être question de se rendre .Tenir sur place aussi longtemps que nous pourrons .Le devoir , que c'est beau , que c'est grand quand on l'accepte sans hésiter et sans discuter tout en mesurant tranquillement et clairement l'étendue du sacrifice , et quand on aurait presque le droit de passer outre .Presque tous demande à se confesser , et ils reçoivent la Sainte Communion .Un soldat exprime le désir d'être baptisé - quelques minutes de préparations - les grandes vérités de la religion ne sont pas pour nous en ce moment de simples formules du catéchisme, nous les redisons alors en pénétrant dans leurs sens d'éternité .On trouve encore quelques gouttes d'eau .Elle devient précieuse cette eau que le sergent Pecoult a rapporter en risquant sa vie. L’eau coule sur le front du nouveau catéchumène .Un parrain a posé la main sur l' épaule du nouveau chrétien .Toutes les prescriptions liturgiques sont observées .Le devoir jusqu'au bout et dans les moindres détails .C'est facile quand le Chef donne l'exemple. L'ennemi approche .L'Aspirant me demande de l'accompagner pour voir une dernière fois tous les hommes .Chacun est a son poste de combat , prêt à faire feu dés que le signal sera donné .L'Aspirant se place dans la dernière tranchée , à la lisière du bois .Il m'invite à me tenir à sa droite , le prêtre soldat PECOULT est à sa gauche . Charles BARBIER-BOUVET étant scolastique jésuite, on dirait une messe avec diacre et sous diacre qui va commencer .Je regarde PECOULT .Qu'il est beau ! Il y a du soleil qui se reflète sur son visage .Il est resté constamment à son poste , il est à bout de force , mais il ne veut pas être fatigué. Avec son Lieutenant , il est pendant ces jours de combat comme le point d'appui moral du groupe .Et cependant une certaine tristesse est venue assombrir son âme sereine .Il a le grand regret de ne pas être mort au milieu des hommes de sa section à la cote 335 prés de Bouzonville et le matin , après avoir vu tomber à coté de lui un camarade père de famille , il n'a pu s'empêcher de faire de doux reproches à la Providence , et pendant cette journée , nous l'entendions répéter :" Pourquoi lui ?Pourquoi toujours les autres ? Pourquoi pas moi, pauvre être inutile ? " Cette grande âme n'a qu'une ambition , celle du grand sacrifice , celle du don total de soi .Il était bien significatif , ce geste de Pecout , quelques instants auparavant , alors qu'il venait de communier .Il a reçu la dernière hostie de la sainte réserve .Un camarade encore se présente .Il n'y avait plus de pain eucharistique à rompre .Mais Pecoult fait signe au prêtre , il offre sur sa langue une dernière parcelle de l'hostie qu'il a reçue .C'était bien lui : tout donner ; tout partager , même son dieu .Et cette belle figure de prêtre et de soldat qui regarde son dieu , a les yeux fixés sur l'ennemi qui approche - 200 mètres on tire . " Pas trop vite ! commande l’Aspirant, ménagez les munitions "

L'endroit  précis  ou  se  trouve  l'abbé  Lagarde   le  10 juin 1940 lors  du  dernier  assaut .La  croix  indique  la  sépulture  du Sgt   Jacques  Pecoult


 


On entend les hurlements , c'est l'ennemi qui s'apprêtent à faire le dernier assaut en s'avançant sur les cotés .Le sergent PECOULT subitement se soulève et tombe à la renverse frappé a la tète par une balle .Encore une dernière rafale de mitrailleuse et notre tir s'arrête ..Nous n'avons plus de munitions .A ce moment , nous recevons des grenades fumigènes .Nous ne voyons plus rien .L'ennemi nous envois des grenades explosives et il s'approche en tirant à la mitraillette .Le soldat Beaudoin reçoit un éclat de grenade au bras et a la main .Plus tard il devra être amputé d'un doigt .Un autre a la figure brulée .L'ennemi doit être à quelques mètres .L'aspirant BARBIER-BOUVET lance la dernière grenade qui nous reste .....Quelques secondes et nous apercevons des baïonnettes qui foncent sur nous .L'aspirant fait un signe mais les allemands hurlent: "zu spät"( trop tard) .On dirait des bêtes fauves qui se ruent sur nous , bousculant , piétinant , tirant à la mitraillette dans tous les sens .La nuit se dissipe peu à peu et nous nous voyons entouré d'allemands qui nous harcellent . »


Le point d’appui vient d’être pris par l’ennemi .Suite à la résistance opiniâtre montré par les soldats français , l’ennemi est exaspéré par les lourdes pertes subies coté allemand au cours de cet assaut . L’aumônier LAGARDE , parlant allemand , traduit les demandes mais essaie de se porter également au secours des blessés.

« La présence de l'aumônier excite encore davantage leur fureur : Was macht der pfaffe hier ?( qu'est ce que fait le calotin ici ?) , hund -schwein (cochon-chien ) , hurlent ils en m'empoignant par la poitrine et en cherchant à arracher ma croix. Je ne sais comment nous avons échappé à la mort .Impossible de m'approcher du Sergent Pecoult , je ne puis constater s'il est bien mort .Impossible non plus de voir s'il y a des blessés ou des morts !On éloigne immédiatement les officiers en nous accablant d'injures : " votre conduite a été ignoble .Vous avez tué des hommes inutilement .Il n'est pas permis de résister comme vous l'avez fait. Vous saviez bien que vous ne pourriez pas tenir !
Mais nous avions conscience d'avoir fait notre devoir ! »

Tous les prisonniers du régiment partent sur le chemin de l’Allemagne et l’abbé Lagarde n’échappe pas à cette règle. Après être revenu en France , avec son tempérament de baroudeur qui le caractérise , il va consacré son temps pendant l’occupation à venir en aide aux malheureux , que ce soit pour mettre à l’abri des résistants traqués par la Gestapo ou pour sauver des juif en péril de mort .Cela lui vaudra d’être arrêté durant l’hiver 1943-1944 et transféré de Toulouse au camp de Neuengamme , puis à celui de Dachau
 

Après la libération , à Metz , il reprend les fonctions d’aumônier chez les petites sœurs des pauvres de Metz les Bordes .Il deviendra vers la fin de sa vie un pensionnaire de cet établissement

Il se verra remettre la croix de Chevalier de la légion d’honneur des mains de son ami le Général De Lattre De Tassigny, qui avait commandé le régiment avant guerre en 1935

L'aumônier Alphonse LAGARDE  décoré par le Général DE LATTRE DE TASSIGNY, son ami .

 


On lui  décernera également cette  citation 

"LAGARDE Alphonse , aumonier-capitaine , engagé volontaire pour la durée de la guerre comme aumônier militaire , bien que dégagé de toutes obligations .Animé d'un patriotisme ardent , communiquant sa flamme à tous en même temps que sa bonne humeur , s'est montré un animateur de premier ordre dans toutes les unités de premières lignes avec lesquelles il se trouvait sans cesse .Le 9 et 10 juin 1940 , se trouvant encerclé avec une demi compagnie dans le bois des Grands Usages , sur le front de l'Aisne , contribua d'une manière active à la résistance de cette unité , qui après de violents bombardements , repoussa quatres assauts consécutifs .Par l'exemple de sa bravoure légendaire et de son esprit de sacrifice , entraîna jusqu'aux limites extrêmes du devoir la poignée d'hommes avec laquelle il se trouvait .Fut fait prisonnier avec eux après le jet de la dernière grenade ."


Fidèle à ses camarades de combats , il participera de nombreuses fois aux cérémonies commémoratives des combats du 9 et 10 juin 1940, notamment à Brienne sur Aisne et Auménancourt , et cela dés 1945
 

En juin 1945 , soit 5 ans jour pour jour après les combats , une importante cérémonie du souvenir est organisé à Brienne sur Aisne et dans les cimetières des villages voisins .
On peut voir sur cette photographie à gauche à coté du soldat en uniforme , Marc SEGUIN, de dos l'aumônier LAGARDE et à coté de lui le père des 3 frères BARBIER BOUVET, Henri , Charles et Jacques

 


Alphonse LAGARDE rejoindra ses compagnons d’armes en 1982 à l’âge de 86 ans .Il sera inhumé dans le petit cimetière de Varize .