Lieutenant Georges HORNUS
Médecin du poste de secours du 2ème bataillon



Georges Hornus est né le 16 septembre 1905 à Annecy .Son père est médecin militaire . Marié à Juliette Schoendoerffer ils auront 5 enfants dont Georges
Alors étudiant en médecine , Georges se marie le 29 décembre 1925 à Montauban avec Melle Denise Montet .Il sont domiciliés à Paris rue du Docteur ROUX. De ce mariage naitra 3 beaux enfants

En 1931 , il entre à l’institut Pasteur à Paris .Il effectue un stage septembre 1935 dans le laboratoire Zinsser à Boston ou il bénéficie d’une bourse .La fondation Rockefeller souhaitait même qu’il reste une année de plus avec des équipes postulant au prix Nobel

  

  
                                                                                                     Documents américain  relatant sa  période  aux Etats Unis

A son retour à la fin de l'année 1936 , il est nommé préparateur du cours supérieur de bactériologie et chef de laboratoire à l’institut Pasteur. La même année il sera mobilisé dans un laboratoire de l’armée
Il contribuera également à l’étude de la périodicité saisonnière des maladies épidémiques , plus particulièrement de la poliomyélite.
 



Georges Hornus se trouve alors au début de la guerre dans un hôpital du front. Il n'y supportera pas l’ambiance relâché pour un tel endroit

C’est pourquoi, il demande d’être affecté comme médecin de bataillon dans une unité combattante
Il est alors affecté le 18 mars 1940 à l’état major du 2éme bataillon du 151eme régiment d’infanterie qu’il considère comme une unité d’élite. Il remplacera le Lieutenant Médecin Mouchotte




Dans une affectueuse lettre écrite à Jean Claude, son frère cadet, un mois avant sa mort le 10 mai, Georges se réjouit des fiançailles de son jeune frère .Il parle également de sa vie au front « En ce qui me concerne , je suis toujours enchanté de ma nouvelle existence .L’autre jour nous sommes allés , pour une opération , assez spéciale , passer deux jours et une nuit aux avants postes .Nous étions à 1000 ou 1500 mètres des avants postes allemands avec , entre nous le no mans land ou on ne s’aventure que la nuit. C’est très intéressant .Aujourd’hui évidemment tous le monde est un peu agité et sur le qui vive .Mes infirmiers et brancardiers sont des types épatants .Intelligents et débrouillards , si on ne se laisse pas déborder on en sort tout ce qu’on veut »

Le 6 ou 7 juin son chef , le Capitaine Delvoye , médecin chef du régiment , vient lui rendre visite à son poste de secours installé à l’orée d’un bois au sud est de Neufchâtel sur Aisne à proximité du poste de commandement du 2éme bataillon

Le 9 juin , il s’y trouve lors du déclenchement de l’attaque .Soumis à un intense bombardement , il reste à son poste avec ses hommes soignant au mieux les blessés . L’ennemi est de plus en plus pressent .Les différentes compagnies du bataillons tenant sur l’Aisne n’arrive plus à contenir l’ennemi .Il reçoit alors l’ordre de repli du commandant Bertrand comme l'ensemble du deuxième bataillon . Il organise celui ci ainsi que l’évacuation des blessés

 

            A gauche , le lieu  ou  se trouve  son poste  de  secours( proche  du  PC du 2eme bataillon ) et à droite en se trournant vers le  sud on apercoit  à l'horizon le  bois  des Grands  Usages étan sa  déstination ( au centre de la photographie )  


Il entreprend également de transporter lui-même un brancard. Se retrouvant à la fin de la colonne il part avec le soldat Jean Caille vers 11 h et commence le compliqué périple à travers champs qui les attend pour rejoindre le bois des Grands Usages située quelques kilomètres en arrière , lieu de rassemblement de son bataillon

Alors qu’ils viennent de parcourir une centaine de mètres et de franchir la route Reims-Neufchaltel sur Aisne, ils s’apprêtent à prendre un chemin de terre en direction du bois des Grands Usages. Ce repli ne passe pas inaperçu et une salve d’obus s’abat à nouveau sur le secteur .L'ennemi n'est pas très loin non plus et les tirs se font entendre . C’est alors que le soldat Caille en tête du brancard ressent un choc brutal et entend de nombreux cris du blessé qu’il est entrain de transporté. Il n’arrive plus à avancer et lui semble que le médecin derrière lui à lâcher le brancard .Il pose la civière et se retourne .
Il s’aperçoit que l’arrière du brancard est tombé au sol et que le lieutenant Hornus est à terre .Il vient de recevoir un éclat ou une balle au niveau de la tete . Jean Caille ne peut déjà plus rien pour lui. L’ ennemi est tous prêt .Il ne pourra non plus aidé son camarade blessé sur le brancard


Nous sommes le 9 juin vers 11h30 au lieu dit la Clef à 150 mètres à droite du chemin d’Auménancourt .Le médecin sera inhumé par la suite à cet endroit , probablement par des prisonniers français ou des soldats allemands

  

 A gauche : c'est à environ  deux cents  mètres  du  lieu  ou  est pris la  photographie  le  long  de  ce  chemin  que  Georges  Hornus  trouve  la  mort  et  à  droite du  meme endroit  vers le  sud  le  bois  des  Grands  Usages  à  l'horizon 



Très apprécié de son chef de bataillon, le commandant Bertrand dira de lui qu’il s’agissait d’un médecin et d’un officier magnifique ." Il est un de ceux dont l’âme trop haute n’aurait pu supporter peut être le désastre matériel et moral de la retraite" dira son médecin chef le capitaine Delvoye .
Son chef de bataillon très affecté assure qu’il demandera pour lui la légion d’honneur.
Elle lui sera attribué à titre posthume le 25 avril 1942 tel que l’atteste la parution du journal officiel 99

 



Sa tombe sera découverte en septembre 1940 par le garde champêtre et le maire de la commune de Brienne sur Aisne .Elle est seule dans un grand champ, sans croix ni nom. Juste un casque avec sa jugulaire tressé , signe d’un officier , est posé sur celle ci .Celui ci porte l’impact de la balle ou de l’éclat l’aillant traversé .Il sera amené au cimetière provisoire de Brienne sur Aisne le 9 mars 1942 à la sépulture portant le numéro 50 . Sa famille en sera avisée par un officier militaire. Ses trois enfants , déjà orphelin de leur mère, décideront qu’il doit resté au milieu de ses camarades tombés lors de ses jours de juin

 

Le petit  cimetière  provisoire  de  Brienne  sur  Aisne





Dans les années soixante , les soldats français restés dans les carrés militaires des cimetières communaux seront exhumés et seront transférés dans les nécropoles nationales les plus proches .Tel sera le cas pour Georges Hornus , transféré à la nécropole nationale de Floing dans les Ardennes ou il y repose encore
 

sa sépulture à la Nécropole Nationale de  Floing

source :
-fonds institut Pasteur.
- fonds Rockfeller Archive Center, 15 Dayton Avenue, Sleepy Hollow, NY 10591. USA
- livre Histoire de notre famille, par Jean Claude Hornus . Tome 2 : pages 69 et 70- Imprime a Lyon en novembre 2009 par Reproductis.
-livre Des champs d 'or et de plombs - Sophie LE HAY - AQUIPRINT -février 2019