Sergent Jacques PECOUT

 - 10ème compagnie-
- tué au combat le 10 juin 1940-
- Le dernier combat du bois des Grands Usages-

 


      Alors que l’offensive à débuter depuis le 09 à 3h 30, le bois des Grands Usages devient la première ligne de front
Il s’y trouvait encore des éléments de la 11ème compagnie jusque dans la nuit .Mais l’ordre du Colonel Daval est arrivé en fin de soirée, le 9, ordonnant le repli des éléments encore dans le bois.
Les liaisons entre les groupes tiennent mais au fur et à mesure, les messagers ne reviennent plus.
Il ne reste donc plus que le groupe du Caporal Jean BLANCHARD (6ème groupe – 2ème section – 10ème compagnie) pour protéger le repli des éléments de la 11ème compagnie qui repartent avec le Lieutenant THIRIET. Ils sont arrivés la veille avec la section de l’Aspirant Charles BARBIER BOUVET .Ce dernier reprend le commandement du point d’appui du Lieutenant LANGLOIS , chef de la 2ème section , blessé la veille .
Le groupe du caporal BLANCHARD se trouve face à la RD 966 à l’ouest du bois alors que l'Aspirant BARBIER BOUVET fait face au nord le long de la lisière à mi-chemin entre la route et la ferme de l’Utilité.
Au petit matin le caporal BLANCHARD est blessé par des éclats de grenades .Il sera fait prisonnier quelques temps après .A coté de lui se trouvait le soldat Jules TRASSART qui sera blessé avec lui mais décédera de ses blessures.

Le groupe du caporal BLANCHARD se compose du :
-chef de groupe Jean Blanchard
-tireur FM Jabreau Armand
-voltigeur Pelletier Maurice
-voltigeur Josseau André
-voltigeur Villaume Roger
-voltigeur Thomas Gilbert
-voltigeur Feru ROGER
-voltigeur Hocquet Alfred
-voltigeur Paussin Lucien
-grenadier VB Deluzé Lucien
-grenadier VB Trassart Jules
-tireur FM Ballini Marcel

     Le soldat Montant Roland était venu se joindre à ce groupe alors qu’il n’en faisait pas parti. Il était venu spontanément afin de continuer le combat
Le grenadier VB Deluzé Lucien fut blessé le 9 juin et sera évacué .Le tireur FM Ballini Marcel sera cité à l’ordre du régiment avec l’attribution de la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.
En ce qui concerne le groupe de l’Aspirant Barbier Bouvet, il se compose de soldats de la 2ème section de la 10ème compagnie et de sa section qu’il a amenée la veille.

 

     Le Sergent  Jacques Pécout appartient à la 2ème section de la 10ème compagnie .Agé de 34 ans , il est parti au front pour venger ses deux frères tué lors de la première guerre mondiale.

Dans un courrier adressé à son oncle , il écrit « j’ai entrepris mes premières actions de combat et je crois qu’ils sont vengés….. »


     Il se trouve avec le groupe du point d’appui commandé par le Lieutenant Langlois , blessé le 9 juin et remplacé dans la journée du 9 par l’Aspirant Barbier Bouvet .Lors du dernier assaut , alors qu’ils sont encerclés , Charles Barbier Bouvet , l’Abbé Lagarde et Jacques Pécout se trouve cote à cote .
Le soldat Pécout s’est déjà distingué lors des journées précédentes .Reconnu comme soutien moral du groupe, il reste constamment à son poste .Il se reproche même de ne pas être tombé à la place de ces camarades lors de l’attaque de Bouzonville en mai 1940.
Il se porte volontaire dans de nombreuses occasions , notamment le 10 juin pour aller chercher de l’eau à la maison forestière .Il risquera sa vie et se trouvera face à l’ennemi à plusieurs reprises .Il tentera une liaison avec le PC du Lieutenant Thiriet ; mais n’y trouvera plus personne .
Mais le groupe n’a pas été touché par l’ordre de repli du Colonel DAVAL .L’ordre donné date de la veille, il faut tenir sur place.
Leur résistance est exemplaire. Après plusieurs assaut, pendant lequel l’ennemi a des pertes considérables, le groupe tombe au environ de 17 h 00.
Le soldat Pécout tombe dans les premières minutes du dernier assaut et bon nombre de soldat sont blessés

Après le combat les allemands dirige les prisonniers vers la Bonne Volonté .A cette endroit , se trouve une pompe ou bon nombre de prisonniers se de désaltéreront , car les conditions météorologiques de ce début juin montre un formidable ensoleillement et les températures avoisinent les 30°C.

Mr Beignard ( 3ème section de la 11ème compagnie) faisait partie des derniers défenseurs du bois des Grands Usages. Il nous raconte :

« Ils attaquaient en venant de Brienne, en masse à travers les blés. Ils hurlaient et étaient rouge écarlate comme drogués. Nous avons tirés autant que l'on a pu jusqu'au moment ou nous avons été submergés par le nombre. J’ai pris un coup de crosse derrière l’oreille car je n’avais pas pensé à retirer mon revolver de son étui et un allemand l’a vu. Ils nous ont emmenés ensuite à pied à travers champ sur le chemin de la détention. Nous mourrions de soif. Nous nous sommes arrêtés en face de l’actuel restaurant de la Bonne Volonté ou il y avait une pompe dans un jardin »
Mr Beignard a réussit à s’évader vers Nizy le Comte alors que son groupe de prisonnier faisait une halte dans l’église

 

    

La  tombe  du Sergent  Jacques  PECOUT, à gauche   , dans le  cimetiére  d'Auménancourt le  Grand  et à droite , celle  ou il  repose  desormais   à la nécropole  nationale de  la  Ferme de Suippe